Vis tu cette dynamique homme/femmes dans ton couple ?
En explorant les racines de nos schémas relationnels, j'ai découvert qu'au-delà de nos histoires personnelles, il existe une dynamique plus large, presque archétypale, entre les énergies masculine et féminine. Cette dynamique, ancrée dans notre histoire collective et notre biologie, influence profondément nos relations, souvent à notre insu. J’ai passé beaucoup de temps à explorer et apprendre autour de notre dynamique et à chaque fois que j’ai accompagné des couples, des hommes et des femmes cette dynamique se reproduit telle quelle.
Les blessures ancestrales qui nous façonnent
L'homme moderne porte en lui une blessure profonde : celle de ne jamais se sentir assez. Depuis des millénaires, la société lui a inculqué qu'il doit constamment prouver sa valeur - par sa force, son courage, sa capacité à protéger et à pourvoir. Considérez comment les garçons grandissent encore aujourd'hui dans une culture qui leur répète : "Ne pleure pas", "Sois fort", "Ne montre pas tes émotions". Meme si enfin les choses commencent à changer petit à petit plus récemment cette injonction reste là de façon invisible mais palpable. Cette répression émotionnelle systématique crée des hommes déconnectés de leur monde intérieur, incapables d'identifier et d'exprimer ce qu'ils ressentent vraiment.
La femme, quant à elle, porte la blessure ancestrale de ne pas être choisie, de ne pas être vue dans sa pleine valeur. Pendant des siècles, la survie même des femmes dépendait de leur capacité à être sélectionnées comme épouses. Pensez aux femmes du 19ème siècle, dont l'existence entière était définie par leur statut marital. Cette histoire collective résonne encore en nous, créant une peur profonde d'être abandonnée, remplacée, ou jugée insuffisante.
La danse dysfonctionnelle qui en résulte
Cette dynamique crée une danse relationnelle presque prévisible :
La femme, portant cette blessure de ne pas être choisie, cherche constamment la réassurance à travers la connexion émotionnelle. Elle veut des conversations profondes, de l'intimité, des preuves d'engagement. Ce n'est pas un caprice - c'est un besoin viscéral de savoir qu'elle est vue, qu'elle compte, qu'elle ne sera pas abandonnée.
L'homme, portant sa blessure de ne jamais être assez, interprète souvent ces demandes comme des critiques, comme la confirmation qu'il échoue encore. Ne sachant pas comment répondre à ce besoin de connexion (car on ne lui a jamais appris), il se retire dans sa "grotte" - ce silence protecteur où il tente de retrouver son équilibre. Ce retrait, bien sûr, déclenche précisément la peur d'abandon de la femme.
Et ainsi commence le cycle : plus elle demande de connexion, plus il se retire. Plus il se retire, plus elle intensifie ses demandes. Elle devient critique, il devient défensif. Elle utilise le sexe comme monnaie d'échange émotionnel, il utilise l'affection comme récompense pour la "bonne conduite". Tous deux souffrent, tous deux se sentent incompris.
J'ai vu cette dynamique se jouer dans ma propre relation avec Gavin. Quand je me sentais déconnectée, je devenais critique, exigeante, quand je demandais plus de joie, plus de connexion. Je pointais du doigt tout ce qui n'allait pas, espérant désespérément provoquer une réaction, n'importe quelle réaction, qui me prouverait qu'il tenait à moi. Lui, se sentant attaqué et inadéquat, il ne se retirait pas vraiment davantage, car il est quelqu'un qui travail sur soi et sait s’observer, mais il se sentait bloqué à s’exprimer librement, confirmant ma peur d'être pas en connexion et fusion (chose que je recherchais) et donc de me sentir seule dans le couple.
Comment transcender cette dynamique?
C'est exactement le propos de mon nouveau cours "aimer sans t'abandonner". J'aborde cette dynamique en profondeur et comment faire quand notre partenaire s'éloigne, se défend, se retrait et comment changer nous notre comportement pour qu'on arrête aussi de l'éloigner inconsciemment.